Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 18:41

 

 

Je ne sais pas pourquoi, il y a quelques jours je me remémorais cette vieille habitude ( immortalisés par Boby Lapointe) que nous avions  dans les années soixante.  Elle consistait à ajouter à la fin de toutes nos phrases "de cheval" Nous étions pliés en deux.

 J’ai trouvé ça beau « de cheval »,  brosse à dents « de cheval ». L’effet était des plus délicats avec  Agrippine, belliqueux, précipice, subite,  etc..

J’ai voulu réitérer l’exercice :

 Je suis allé chez Spanghuero pour  acheter du cassoulet  "de cheval". Ca ne m’a pas fait rire.

 Les yeux dans les yeux, je déclare sur l’honneur que je n’ai jamais eu de compte bancaire en Suisse "de cheval". vraiment pas marrant.

Tiens, j’ai un cancer " de cheval

 Non, décidemment, Il y a des trucs qui ne me font plus rire. J’ai du perdre le sens de l’humour.

 

lapointe4-copie-1

Cliquer sur Boby

 

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 19:10

 

 

 



Le nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.

Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.

Manuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut expulser? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les déloger sans solution de rechange ?

Si les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et « humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la scolarisation de leurs enfants.

Certes, Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain (faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés. Des centaines de familles se retrouvent dans des situations inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne pas scolariser les enfants Roms.

La majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin. La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette politique.

En outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est décidément un mauvais calcul.

Il ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie. Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade. En même temps, la légitimation par l’État français de leur caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.

Surtout, plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref, il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit réduite au silence face à l’État français.

Nous ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche, notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires. Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin. Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à l’avènement d’une gauche honteuse.

Aujourd’hui, nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale : Rien ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé et des menaces qui pèsent sur l’avenir.


 

Signer la pétition : http://www.labandepassante.org/petition/signer.php

Voir les signataires : http://www.labandepassante.org/petition/signataires.php

 

 

Les premiers signataires :

Karim Abboub, psychanalyste

Benjamin Abtan, Président du Mouvement Antiraciste Européen EGAM

Michel Agier, directeur d'études EHESS

Eric Alliez, Philosophe, Université Paris 8 / Kingston University

Jean-Loup Amselle, anthropologue

Etienne Balibar, philosophe

Fethi Benslama, Professeur de Psychopathologie

Anne Emmanuelle Berger, professeure de littérature et d'études de genre, Paris 8

Jacques Bidet, professeur émérite à l'Université de PARIS OUEST

Bertrand Binoche, professeur à Paris-I

Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS

Matthieu Bonduelle, président du Syndicat de la magistrature

Frank Burbage, Professeur de philosophie

Alain Brossat, Professeur de philosophie (émérite), Université Paris 8

Cécile Canut, linguiste, Paris Descartes

Alice Cherki, psychiatre, psychanalyste, essayiste

Ariane Chottin, psychologue

Nathalie Chouchan, Professeur de philosophie

Hélène Cixous, Ecrivain

Olivier Clochard, président de Migreurop

Michèle Cohen-Halimi, maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris Ouest Nanterre

Patrice Cohen-Séat, Président d'Espaces-Marx

Catherine Coquio, professeure de littérature à Paris-Diderot (Paris 7)

Philippe Corcuff, maître de conférences à l'IEP de Lyon et membre du conseil scientifique d'Attac

Claude Corman, cardiologue

Marie Cuillerai, département de philosophie de Paris 8

Jean-Pierre Dacheux, docteur en philosophie

Françoise Dastur, Professeur honoraire des universités, Archives Husserl de Paris

Marianne Denicourt, comédienne

Ivaylo Ditchev, Professor of cultural anthropology

Suzanne Doppelt, auteur

Stéphane Douailler, Professeur de philosophie, Université Paris 8

Espaces Marx

Eric Fassin, sociologue, Paris 8

Michel Feher, philosophe, président de l'association cette France-là

Goran Fejic, analyste politique, ancien fonctionnaire international

Franck Fischbach, Philosophe, Univ. Nice Sophia-Antipolis

Geneviève Fraisse, philosophe, directrice de recherches CNRS

Frédéric François, linguiste

Marie Gaille, philosophe, chargée de recherche au CNRS

Patrick Gonin, Enseignant chercheur Université de Poitiers

Elisabeth Gauthier

François Gèze, éditeur

Lisa Ginzburg, journaliste

Alfredo Gomez-Muller, Professeur Université de Tours

Robert Guédiguian, cinéaste

Serge Guichard, Association de Solidarité en Essonne aux Familles Roms

Hugo Haas, architecte, La Cigüe

Jean-Frédéric de Hasque, réalisateur – anthropologue

Chantal Jaquet, Philosophe, professeur à l'université Paris1-Panthéon-Sorbonne

Alain Joxe, ancien directeur d'études à l'EHESS, directeur du CIRPES

Alain Keler, Photographe

Françoise Kerleroux, linguiste, professeur à la retraite, Paris 10 Nanterre

Cécile Kovacshazy, maître de conférences en littérature comparée

Denis Lachaud, écrivain

Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur, La Bande Passante

Catherine Larrère, Université Paris 1

Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire

Jean-Pierre Lefebvre, Ecole Normale Supérieure

Olivier Legros, MCF Université de Tours et membre Urba-Rom

Catherine Lévy, sociologue

Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l'université de Nice

Jean-Pierre Liégeois, sociologue

Daniele Lochak, universitaire, présidente honoraire du Gisti

Isabelle Lorand, chirurgienne, responsable Droits et liberté PCF

Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Paris

Seloua Luste Boulbina, Directrice de programme, Collège International de Philosophie

Charles Malamoud, Indianiste, directeur d'études honoraire, Ecole pratique des hautes Études

Philippe Mangeot, enseignant

Nicolas Martin-Granel, chercheur associé à l'ITEM (CNRS/ENS)

Stéphane Maugendre, président du Gisti

Jacques Message, Chaire supérieure de philosophie (Amiens)

Renée Le Mignot co-présidente du MRAP

Christophe Mileschi, écrivain, italianiste

Ariane Mnouchkine, metteuse en scène

Richard Moyon, Réseau Education sans frontières, RESF

Laurent Mucchielli, sociologue

Jean-Luc Nancy, philosophe

Pap Ndiaye, historien EHESS

Catherine Neveu, Directrice de recherche au CNRS

Gérard Noiriel, EHESS, Paris

Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie, psychanalyste, université Paris 8-Saint Denis

Salvatore Palidda, DISFOR-UNIGE, Universita' degli Studi di Genova

Claude Pennetier, Directeur du Maitron, chercheur CNRS, Centre d’histoire sociale du XXe siècle

Germinal Pinalie, Revue Classes

Mathieu Potte-Bonneville, Collège International de Philosophie / ENS de Lyon

Jean-Luc Poueyto, anthropologue, Université de Pau et des Pays de l'Adour

Vincent Rafis

Isabelle Rèbre, cinéaste

Marie-Joëlle Redor, Enseignant chercheur à l'Université de Caen Basse-Normandie

Judith Revel, philosophe, maître de conférences, univ. paris 1 panthéon-sorbonne

Revue Vacarme

Claire Rodier, vice-présidente de Migreurop

Diogo Sardinha, Directeur de programme au Collège international de philosophie

Pierre Sauvêtre, Doctorant en science politique, chargé de cours à Sciences-Po Paris

Guillaume Sibertin-Blanc, Philosophe

James T. Siegel, anthropologue émérite, Cornell University

Andrée Tabouret-Keller, linguiste

Sébastien Thiéry, politologue

Louis-Georges Tin, président du CRAN

Michel Tort, psychanalyste

Transform!

Eleni Varikas, Professeur émérite, Université Paris 8

Patrick Vauday, Professeur à l'Université Paris 8

Patrice Vermeren, Directeur du département de philosophie, Paris 8

Sophie Wahnich, historienne, directrice de recherche au CNRS

 

 

N'hésitez pas à diffuser largement cet appel.

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 15:21

« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j'ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre. C'est la haine qu'on porte au Bédouin, à l'Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »

envoyé par Juliette Marre
Cie 13 Albinos
Sète

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 09:32

« Depuis qu'ils ont fait tomber le mur de la honte, on ne sait plus où s'arrête là honte »

Rufus

 

En octobre 1961 j'étais à Berlin. Ayant tout fait pour éviter le tourisme Algériens dont l'armée française voulait me gratifier, je me suis retrouvé à suivre « l'instruction » de l'école d'officiers des forces françaises en Allemagne, à Berlin.

MDN%20-%20Forces%20francaises%20en%20allemagne%20-%20mod%202 Première surprise : je suis convoqué chez le tailleur pour me faire confectionner un uniforme sur mesure. Le prestige, ça n'a pas de prix. Bon La caserne, construite par l'armée allemande est d’un luxe inattendu. Un seul inconvénient : les lavabos, les robinets, les poignées de portes, tout est trop haut. (N’est pas ayrien qui veut.) Nourriture parfaite. Bon hôtel.

 

Au cours d'une première nuit de decembre, alerte générale. L'est attaque ! Nous ne connaissons rien aux « arts militaires ». Néanmoins nous montons dans des véhicules blindés que nous avons chargés d'armes improbables et de caisses de munitions hollywoodiennes.

Arrivé sur le mur : c'est confirmé, ils attaquent. Consignes multiples contradictoires, déploiement, remontez dans les véhicules, redéployez-vous.  Assis, debout, couchés, à cheval (non, pas chevaux) "ouvrez les caisses de munitions." - "passe-moi ton opinel"

«  Ah, merde, on a pris les balles à blanc ! »

De l'autre côté du mur, c'était certainement à peu près le même cafouillage. En fait, à Berlin, il y avait deux murs : un à l'ouest et un à l'Est. En novembre la neige s'entasse entre les deux, puis elles fond, puis elle regèle, puis elles refond, puis elle regèle, et la, selon une loi physique toute naturelle : le mur pète des deux côtés. À l'ouest comme à l'est la réaction militaire est simple : ils attaquent ! À l'ouest comme à l'est  La réaction politique est simple : on masse les troupes! (des troupes, c’est fait pour être massées, surtout quand ça ne connaît rien à « l'art militaire ».

Enfin, face à la neige, que pouvions-nous avoir de mieux que des munitions à blanc ?

En tout cas, même à l'époque, on ne savait pas trop où s'arrêtait la honte ; quant à la connerie il n’y avait déjà pas de limite.

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 14:13

Il y a quelques jours un expert en tout ce qui se fait, conseiller en entreprise et tout le tralala, disait fort doctement dans une de ses causeries radiophoniques dont nous abreuve la télévision, « je ne vois pas pourquoi l'on fait autant de bruit autour des suicides de France Telecom. Le taux de suicide dans cette entreprise, n'est pas supérieur à la moyenne des grandes entreprises. »

Aussi choquant que cela puisse paraître, je crains qu'il raison.

Jusqu'à la révolution française le travail était considéré par l'aristocratie et l'élite en général comme quelque chose de méprisable. Un passage obligé pour certaines catégories défavorisées. Les seules activités nobles étant les arts en général, y compris ceux dits martiaux.

Les_mineurs_anglais_vu_par_robert_frankLa révolution bourgeoise, pour des raisons sociologiques et économiques à, tout au contraire, magnifié le travail. Celui-ci devenait la valeur suprême, au-dessus de toutes les autres. Y compris dans le domaine des arts on avait tendance à apprécier l'œuvre non pas par rapport à sa créativité, mais plutôt par rapport à la quantité de travail qu'elle contenait.

Les philosophes marxistes, sur ce plan au moins, son les derniers grands philosophes bourgeois.


Il ne s'agit pas denier le travail dans sa dimension sociale, mais il reste que dès l'origine, le travail est une violence, souvent un homicide. Pour constater cette réalité, il n'y a pas besoin de remonter aux calendes grecques : les XIX et XXe siècles avec les mines, la sidérurgie, la construction du chemin de fer, du métro, l'amiante, le bâtiment... Toute l’histoire récente est la pour nous le rappeler.

Dans ce contexte de « travail esclavage » certains ont essayé et réussi à gagner leur vie grâce à des activités essentielles pour eux. En d'autres termes, gagner leur vie grâce à leurs loisirs : il s'agit en tout premier des artistes mais aussi de certaines professions libérales (médecins, avocats, prêtres...) Mais pour ceux-là la réalité est peu différente. Le jour où ça ne marche plus...

Pour les autres, on a continué a magnifier le savoir-faire, justifiant la prostitution que constitue la vente de sa force de travail.

Aujourd'hui, la mondialisation trouve des savoir-faire moins cher ailleurs. Ce sont les "meilleurs" ceux qui avaient tout investi dans leur travail perdent tout. Leur situation est d'autant plus aggravée qu'un nouveau système de management s'est mis en place : celui de l'élimination du maillon faible. La lutte pour la vie. Le chacun pour soi. Je te marche dessus avant de me faire marcher dessus moi-même, je te trucide pour pouvoir retarder le moment où je serais moi-même trucidé. Je ne parle pas à la seulement de l'entreprise privée, mais aussi du secteur public, y compris les collectivités territoriales, où les cadres formatée à ces pratiques prennent de plus en plus le pouvoir, éliminant tout ce qui peut représenter une pensée critique. Là encore, la technique et celle de l'élimination du maillon faible.

Élimination du maillon faible, cela ne vous rappelle rien ?

Le moment est-il parvenu de remettre en cause le rapport entre l'homme et le travail avec surtout, en corollaire, le rapport entre l'homme et la culture ? Car l'homme qui n'a que son travail en guise de culture est des plus pauvres et des plus vulnérables.

Je voudrais bien quelqu'un m'explique, avec quelque raison valable, pourquoi le travail devrait être au centre de tout ?

La littérature, le théâtre, la musique, les arts plastiques, le cinéma, est ce que tout cela n'a pas une importance plus capitale que de savoir si on mis le chiffre dans la bonne colonne, opérer des gains de productivité (en d'autres termes faire suer le burnous) tout cela pour que les tenants obèses d'un fonds de pension, quelque part à l'autre bout du monde, puisse s'en mettre un peu plus dans les poches avant de mourir d'apoplexie ?

J'ai vécu il y a quelque temps une expérience extraordinaire. Un choral amateur  (l'Ensemble Vocal Des haut-de-seine) m'a demandé de mettre en scène une comédie musicale, incluant dans leur ensemble au sein de chanteurs professionnels. J'ai rarement rencontré un groupe aussi motivé, aussi ouvert au nouveau, avec autant de dispositions à innover.

Est-ce un hasard ? Il y avait certainement parmi eux des professionnels très compétents dans leur domaine, mais pour eux, le travail n'était pas tout, ils avaient une passion qui pour un grand nombre d'entre eux était au premier plan.

N'est-ce pas l'essentiel si nous voulons réellement vivre en hommes ?

P.S. : Il y à bien quelqu'un qui va me dire : Oh la la ! il a ecrit homme et ne parle pas des femmes! S'ils ont besoin de la precision pour etre convaincu de l'égalité qu'ils ou elles s'interrogent .Pour moi il n'y a pas de question. Je ne repondrais donc rien.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Claude Quemy
  • : ENSATT / RUE BLANCHE, les 70 ans, un livre et aussi : Tout et son contraire: coups de gueule, etats d'âme, pensées pleines et creuses, gratouillis et tout ce qui vient et que personne ne lira ou presque.
  • Contact

Recherche