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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 09:32

« Depuis qu'ils ont fait tomber le mur de la honte, on ne sait plus où s'arrête là honte »

Rufus

 

En octobre 1961 j'étais à Berlin. Ayant tout fait pour éviter le tourisme Algériens dont l'armée française voulait me gratifier, je me suis retrouvé à suivre « l'instruction » de l'école d'officiers des forces françaises en Allemagne, à Berlin.

MDN%20-%20Forces%20francaises%20en%20allemagne%20-%20mod%202 Première surprise : je suis convoqué chez le tailleur pour me faire confectionner un uniforme sur mesure. Le prestige, ça n'a pas de prix. Bon La caserne, construite par l'armée allemande est d’un luxe inattendu. Un seul inconvénient : les lavabos, les robinets, les poignées de portes, tout est trop haut. (N’est pas ayrien qui veut.) Nourriture parfaite. Bon hôtel.

 

Au cours d'une première nuit de decembre, alerte générale. L'est attaque ! Nous ne connaissons rien aux « arts militaires ». Néanmoins nous montons dans des véhicules blindés que nous avons chargés d'armes improbables et de caisses de munitions hollywoodiennes.

Arrivé sur le mur : c'est confirmé, ils attaquent. Consignes multiples contradictoires, déploiement, remontez dans les véhicules, redéployez-vous.  Assis, debout, couchés, à cheval (non, pas chevaux) "ouvrez les caisses de munitions." - "passe-moi ton opinel"

«  Ah, merde, on a pris les balles à blanc ! »

De l'autre côté du mur, c'était certainement à peu près le même cafouillage. En fait, à Berlin, il y avait deux murs : un à l'ouest et un à l'Est. En novembre la neige s'entasse entre les deux, puis elles fond, puis elle regèle, puis elles refond, puis elle regèle, et la, selon une loi physique toute naturelle : le mur pète des deux côtés. À l'ouest comme à l'est la réaction militaire est simple : ils attaquent ! À l'ouest comme à l'est  La réaction politique est simple : on masse les troupes! (des troupes, c’est fait pour être massées, surtout quand ça ne connaît rien à « l'art militaire ».

Enfin, face à la neige, que pouvions-nous avoir de mieux que des munitions à blanc ?

En tout cas, même à l'époque, on ne savait pas trop où s'arrêtait la honte ; quant à la connerie il n’y avait déjà pas de limite.

 

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