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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 11:15

doride80Après un DEUG d'Etudes Théâtrales à Censier, j'ai ressenti le besoin de faire des études plus concrètes, plus en prise avec la réalité. Avec 2 années d'études de gestion-comptabilité, en poche, le choix d'entrer à l'ENSATT en 2eme année de BTS de régie et administration de Théâtre
s'imposait à moi.

A l'époque « la rue Blanche » formait les administrateurs de théâtre sur le même cursus que les régisseurs. Et il était intéressant pour ceux qui suivaient ces études d'avoir une vision des deux branches. Pour étayer nos connaissances, il nous fallait suivre plusieurs stages. Pour mon premier stage technique je me suis retrouvé sur la pièce de Cocteau « les Parents terribles » avec Jean Marais et Elvire Popesco.

Le régisseur lumière officiait sur un vieux jeu d'orgue où l'on montait les préparations avec une manivelle que l'on tournait plus où moins vite selon l'effet désiré. En 1976, un tel jeu d'orgue était déjà un monument historique, la plupart des théâtres parisiens étaient équipés de jeux d'orgues électroniques. Le régisseur m'en explique le fonctionnement, me donne son cahier de régie où sont notés les effets, me montre le rapport entre son cahier et sa préparation, et après un essai, me propose de préparer le deuxième effet, tandis que lui ira régler quelques projecteurs. Je m'y attelle consciencieusement, en mettant les bonnes valeurs sur chaque projecteur. Une fois mon travail fini, il m'appelle pour me montrer les racks lumière, le tout avec une bonhommie extraordinaire.

Vient l'appel du régisseur général qui annonce à 5 minutes le début de la représentation. Nous remontons en cabine régie qui se trouvait au jardin du plateau à 3 m de hauteur. Une fois en place, le régisseur lumière regarde son jeu, s'interroge un moment, et s'aperçoit que si le deuxième effet est bien enregistré, le premier, lui n'existe plus puisque j'avais enregistré le deuxième effet à la place du premier. Je ne vous dis pas la panique à 5 minutes avant le début du spectacle. Le régisseur se retrouve obligé de préparer ses 2 premiers effets, et n'a plus le temps de préparer le 3eme.

Pour essayer de me racheter, je lui demande s'il veut que je prépare le troisième effet. Et là, cet homme affable sort de ses gonds et me dit « toi, tu ne touches plus à rien, tu restes là et tu regardes »

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  • : Le blog de Claude Quemy
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